Je mangerai ton coeur de Vincent Villa

Je connais Vincent Villa depuis quelques temps et c'est un auteur, une personne que j'apprécie beaucoup: discret mais proche des lecteurs, d'une très grande gentillesse mais je n'avais pas encore lu ses livres. Il en a déjà 3 à son actif, il fallait donc que je rattrape ce retard rapidement.

J'ai donc commencé par son premier au titre énigmatique: Je mangerai ton coeur.

Ce premier roman est un polar qui nous entraîne dans une double voir triple enquête menée sans temps mort mais tout en poésie et "horreur".
On démarre cette histoire sur les chapeaux de roues, avec la mort d'un travesti dépecé dans un immeuble à l'abandon. Nous passons successivement par la découverte d'un trafic de prostitution, par la poursuite du monstre de Clamart qui serait sans doute le dépeceur de travestis, par des femmes assassinées aux quatre coins de la France avec comme seuls indices 2 coupes de champagne et une rose, et une vieille affaire de 10 ans qui refait surface.

Au départ les événements se multiplient et se suivent sans liens entre eux dans un rythme effréné. L'histoire part dans tous les sens avant de former évidemment un tout une fois les pièces du puzzle assemblées. Je dois dire que c'est assez déroutant et je me suis demandée si l'auteur ne voulait pas exploiter trop de choses dans le même livre. Comme c'est un premier livre, a-t-il voulu montrer tout ce qu'il était capable de faire? Mais il faut se laisser porter par l'enquête aux multiples rebondissements et savourer le dénouement.

Pour un premier roman, je tire mon chapeau à l'auteur d'avoir réussi à imaginer et écrire une histoire aussi complexe qui tient la route sur la longueur car ce n'est pas un petit bouquin....500 pages quand même ! Et cerise sur le gâteau ou rose sur le coeur, il est question de chansons dans le livre (je vous laisse découvrir pourquoi) et les paroles des chansons sont également l'oeuvre de l'auteur ! Quel travail !

Vincent Villa propose avec "Je mangerai ton coeur", un roman sans temps mort à l'intrigue ciselée, on ressent le travail des mots (je radote mais il a écrit les chansons du livre !!!) et du lexique choisi pour faire vivre ce roman mais pour ma part, il y a un peu trop de phrases très (trop) longues, beaucoup de métaphores qui font qu'à un moment donné je me focalisais sur la découverte de la prochaine expression et non sur la résolution de l'intrigue.
"Ogre rugissant aux yeux incandescents, la Toyota Land Cruiser engloutissait sans faiblir virages et lignes droites."
"Désormais, ils avaient sur les bras un corps en partie décomposé dont il fallait recomposer entièrement l’histoire."
"La nostalgie est une boule de neige qui grossit sur des pentes trop dangereuses."
"Cindy trempait sa plume dans l'encre de son coeur"
"Il s'excusa auprès de la serveuse pour son départ cavalier et rejoignit au galop cette aire de service..."
"Depuis la terrasse du café où il s'apprêtait à déjeuner, on apercevait un bout de mer en forme de toison se dévoilant impudiquement entre deux vallons semblables à des seins. "
"L'étincelle fatale jaillit dans un coin sous la forme d'un cri isolé et se répandit dans la foule qui guettait ce signal pour faire exploser le baril de toutes les allégresses."
"Une délicieuse nouvelle attendait Sophie, jolie bûche pour allumer un feu de joie intime"

Je ne sais pas si c'est le style de l'auteur ou si c'est le fait d'un premier roman donc pour le savoir je vais lire le suivant qui est déjà dans ma pal : Paradiction.

4ème de couverture : Au hasard d'une course poursuite en banlieue parisienne, un policier de la BAC découvre dans un immeuble désaffecté le cadavre d'un travesti dont le corps a été supplicié et dépecé. Tout accuse un sans-abri au visage effrayant, surnommé "le monstre". Un coupable trop évident pour le commandant Sophie Lapon, chargée du dossier à la PJ. Dans le même temps, plusieurs femmes sont retrouvées étranglées à leur domicile aux quatre coins de la France. Pas d'infraction constatée, même mode opératoire à chaque fois. Jérôme Blanchard, qui vient d'intégrer l'unité des crimes sériels à l'OCRVP de Nanterre, se lance avec ténacité dans ce dossier hors norme.

Ces deux affaires, qui n'ont apparemment rien en commun, comportent pourtant d'étranges similitudes. C'est du moins le point de vue de Sophie qui multiplie les initiatives pour remonter à la source, jusqu'à mettre en danger sa propre vie et celles de son entourage. Le temps presse, il faut attraper le tueur avant qu'il ne récidive, d'autant que la psychose gagne tout le pays... Un thriller haletant, dans lequel l'auteur mène le lecteur dans un labyrinthe infernal où il semble ne pas y avoir d'issue.